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(mircea) wonder at our place in the dirt

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MessageSujet: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeMer 17 Juin - 12:28



   
   Mircea & Niall
   Wonder at our place in the dirt

C
e n'était pas un hasard si le centre spatial de Budapest en était éloigné au possible. La nuit était claire, parfaite pour observer les astres en dépit de la pollution lumineuse produite par la ville. Depuis toit sur lequel Niall était posé, la capitale scintillait tranquillement. Peu importe la ville dans laquelle il se trouvait, c'était un spectacle dont il ne se lassait pas. Chaque lumière au loin représentait une rue, un immeuble, une chambre. Le vampire ressentait les vibrations produites par toute cette vie qui fourmillait sous ses pas, exemple parfait du principe de photosynthèse sur laquelle il s'était longtemps penché. Il s'en délectait comme au premier jour du reste de son existence. Chaque homme lui était désirable. Chaque vie vallait, à ses yeux, la peine d'être observée comme une oeuvre d'art.

Muni de son télescope et de son ordinateur portable, cela faisait plusieurs heures qu'il observait le ciel sans un mot. Il notait minutieusement chacune des données qui lui semblaient d'un intéret quelconque, et photographiait de temps à autres les spectres électromaniétiques les plus signifiants. C'était là le travail d'un passionné que peu d'hommes parviendraient à reproduire en si peu de temps. Chaque fois que Niall se penchait sur ses recherches, il le faisait avec la dextérité d'un buveur de sang, et le regard d'un enfant. Au sein de la base spatiale il se sentait chaque soir comme un Petit Prince, parti à la découverte d'une planète inconnue. Cette "planète" qu'il observait à présent depuis des décennies n'était autre que l'Univers tout entier. Le savoir récolté sur ce dernier n'était rien comparé à toutes les révélations que la recherche scientifique avait à faire.

Niall se souvenait avoir emmené Caileigh sur les toîts de Trinity Hall, à Cambridge où il enseignait. Il se rappelait de l'excitation de la demoiselle, et de sa propre joie lorsqu'il partageait avec elle une discipline qui lui tenait à coeur. Celle qu'il consisérait comme sa propre fille avait, durant toute son enfance, été submergée de savoir concernant le monde dont elle faisait partie. Quand bien même Hermann n'y prêta pas attention, il savait que Niall se délectait de transmettre son savoir à la jeune humaine. Il lui apprit les constellations et la physique quantique. Le fonctionnement des trous noirs et le sens de la vie selon Sagan. Quelque part, la physique brouillait les différences entre le père et sa petite protégée, resituant leurs existences à leur juste place dans l'univers. Il y avait pourtant une différence de taille entre eux deux. Niall vivrait probablement assez longtemps pour assister à l'extinction du soleil... À son passage de l'état d'étoile à celui de géante rouge. Cela faisait déjà des années que Caleigh ne prenait plus la peine de le rejoindre  sur son toît. Elle avait passé l'âge d'écouter les histories interminables de son tuteur, pensée qui le laissait quelque peu amer. Jusque lors, le vampire n'avait pas imaginé que le Temps qui le fascinait tant en qualité de scientifique pouvait être un ennemi. Il lui fallait accepter l'éphémerité de ses proches. C'était peut-être pour cela qu'inconsciemment, il attachait autant d'importance à la science. Il savait qu'après plus d'un siècle il ne resterait plus qu'elle pour donner un sens à ses nuits.

Perdu un instant dans ses pensées, un moment passa avant que Wilde ne s'aperçoive qu'il n'était pas seul, mais en compagnie d'une présence familière. Décollant son oeil de l'objectif du telescope, un sourire stupéfait s'esquissa sur ses lèvres. "Vous... Ici ?"
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Mircea Brâncuși
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MessageSujet: Re: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeJeu 18 Juin - 15:34



hurry up we're dreaming
   Look at the sky. It’s not dark and black and without character. The black is, in fact deep blue.
And over there: lighter blue and blowing through the blues and blackness the winds swirling through
the air and then shining, burning, bursting through: the stars! And you see how they roar their light.



Elles voguent les étoiles, chaloupent et se dispersent alors qu’il observe le ciel et en saisit toute la complexité. De ce que les mortels peuvent voir, de ce qu’ils imaginent, de quelques points dans le ciel, Mircea voit autre, au delà. Les nuées qui s’agitent et dansent pour aucun spectateur, une connaissance qu’il ne possède pas à propos des étoiles, mais de vieilles légendes de sa vie d’homme – de ces immortels qui devenaient étoiles après leur mort. Une histoire qu’il racontait toujours à sa petite qui venait se loger dans ses bras, l’enfant curieuse qui demandait d’où venaient les étoiles et qui s’en occupait. Mircea évoquait la même histoire, de ce gardien sans visage qui une fois par année faisait descendre une longue échelle, de ce dieu sans nom qui soufflait sur les nuages pour laisser apparaître les points lumineux. Une vieille légende où l’inconnu choisissait un enfant pour l’accompagner dans la gestion des étoiles. Et l’adorée s’endormait.

Le passé revient par intermittence, par des objets qu’il observe et le ciel est l’un de objets-mémoire qui ramène en arrière. Aux souvenirs enterrés dans des carnets, à toute cette vie qu’il n’a pas su oublié pour une nouvelle, pour l’immortalité. Accoudé à la balustrade du balcon, c’est l’hésitation à franchir la demeure, à arpenter les rues pour un festin qu’il n’a pas gouté depuis deux jours. Aucune privation, mais c’est la volonté de trouver une merveille, une jolie figure à épouser entre ses draps, de ces corps qui ploient et gisent, figés pour l’éternité. Mircea garde la solitude comme fidèle compagnon, les nuits où se mêlent quelques discussions et n’aboutissent qu’à la mort.

Il y a une silhouette qu’il veut revoir – de ce garçon croisé à plusieurs reprises les décennies passées, de ce visage dont il n’a pu admirer l’esprit. Un créateur jaloux, un protégé qu’il n’avait aucun droit d’approcher. Juste des œillades et parfois quelques origamis jetés comme offrandes pour attiser la curiosité. Des silences entre eux. Mircea n’oublie pas les rencontres et de celle-ci, elle est restée, une gravure à sa mémoire, une promesse de le revoir. Ce fut une surprise de le croiser ici, à déambuler dans les rues. Petit fantôme qu’il s’était amusé à suivre, jouant de l’ombre pour ne pas se faire repérer.

Il joue avec la vie morte, d’une moto qui gronde à travers les rues, serpente dans les villages et attire quelques curieux. Les villages lointains de la capitale hongroise, ces terres qu’il connaît à peine. Une poursuite. L’enfant gardien est là-haut, perché sur le toit d’une batisse, à jouer avec le ciel, encore et toujours. Un regard qu’il porte vers lui, et le sourire ricoche joyeusement à l’idée d’une entrevue. Les étages qu’il gravit, les portes à fracturer, et finalement le toit qui s’ouvre et découvre une merveille. La ville étendue, les lumières et leurs tracés zigzag. Il est au dos du scientifique, à observer les travaux qu’il ne peut saisir. « Vous… ici ? » Il pivote le centenaire, un sourire toujours vissé aux lippes. « Bonsoir… Niall » Le prénom qu’il se permet pour la première fois, le gout de l’outrage. « Je peux m’approcher sans craindre la colère d’un autre ? » L’assurance dont il a besoin. La crainte d’en affronter un autre. Il avance lentement vers le matériel complexe. Les doigts qui effleurent le télescope. « Tu as réussi à capturer quelques étoiles depuis la dernière fois ? »

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MessageSujet: Re: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeJeu 18 Juin - 17:50



   
   Mircea & Niall
   Wonder at our place in the dirt

S
’il avait été encore en vie, il aurait eu le coeur battant la chamade. Là, au milieu des étoiles, Niall se sentait à sa place. Dans le silence de la nuit, où il pouvait contempler le monde des astres, il se sentait vivant. L’univers, comme la perspective d’une existence éternelle, avait quelque chose de terrifiant et de merveilleux à la fois. Un jour, peut-être, partirait-il dans un vaisseau qu’il aurait conçu de ses mains. Il quitterait la Terre et n’y retournerai pas. Il avait longtemps songé à cette possibilité, surtout après le départ de Hermann. Avec le vieillissement constant de Caleigh, il se rendait compte que les nuits passées auprès de sa précieuse enfant lui étaient comptées. La possibilité de s’attacher à un autre mortel comme il s’était attaché à la rouquine lui fendait le coeur, quand bien même il l’imaginait pousser son dernier soupir. Partir à la conquête d’autres horizons semblait une option bien moins douloureuse pour un coeur qui s’était arrêté de battre plusieurs décennies auparavant. Il espérait que l’espace et le Temps, eux, ne le quitteraient jamais. Les écrits d’Einstein lui avaient donné cet espoir perdu d’avance. Un doux mensonge d’astrophysicien auquel il s’était fortement accroché. Au cours de sa courte existence, tant de théories avortées avaient satisfait sa faim de sa voir. Comme Pluton, par exemple. Le milieu scientifique a considéré cette dernière comme étant une planète de l’an 1930 à 2006. Une année plutonique équivalant à 248 années terrestres, l’hypothèse persista juste assez longtemps pour que cette dernière accomplisse un tier de son cercle autour du Soleil. La supposition demeurait néanmoins plus vieille que Wilde, le laissant contempler sa jeunesse dans la plus grande des stupéfactions. Le chemin qu’il lui restait à faire était infini, et Mircea qui se tenait à présent face à lui en était la preuve formelle. Il s’était retourné d’un bond, tel un châton qui détecte la présence d’un enfant curieux. “Bon… Bonsoir." Cela faisait bien des années que cette rencontre aurait dû avoir lieu, et à cette pensée le sourire de Niall ne fit que s’étirer. “Comment pourrait-on ressentir de la colère au cours d’une visite qui nous apporte tant de joie ?

La colère était un mot qui lui semblait familier, sans toutefois en avoir abusé. Niall était bien connu de la communauté vampirique pour son pacifisme à toute épreuve. Il possédait un respect de l’autre que peu avaient acquis. Il n’avait que rarement senti de la colère, si ce n’est lors du départ de son maître, qu’il n’avait pas compris. Un épisode toujours douloureux, que la vision si sublime et mystérieuse d’un être tel que son vis-à-vis ne fit que raviver. Ce sont pourtant des larmes de joies qui se frayèrent un chemin sur ses joues pâles. Des larmes créent par des souvenirs heureux. Contempler une discussion entre son sire et son étrange ami immortel. Il se souvient s’être senti comme un enfant, à espionner calmement une conversation qui ne le regardait pas. Si on lui avait interdit le moindre mot, la simple présence de son créateur lui suffisait à jouir dans la nuit noire. C’était cette même jouissance qui s’était à présent emparé de lui. Les mots que Mircea avaient prononcé annonçaient la fin du mur de Berlin, de la division de la Corée, d’un des nombreux secrets que Hermann s’était gardé de lui dévoiler.

La question de son aîné lui extirpa un autre sourire. Le scientifique ne comptait plus les découvertes. Tout comme son maître le lui avait demandé. Entre le lien du sang et les ordres inattendus qu’il avait reçu de l’Allemand, Niall ne savait plus tout à fait si la recherche était une passion innée ou le fruit de sa dévotion pour von Helmholtz. Nourrir son amour pour la physique était une obsession, seule constante de sa bien étrange existence. “Je fais de mon mieux, elles ne sont pas faciles à dévoiler. Meme avec toute la volonté du monde et des capacités sur-humaines.” Niall s’écarta de son télescope comme un artiste qui s’écarte pour mieux montrer son oeuvre. Il avait devant les yeux le centre de gravité de son existence. À en croire le ton de leur échange, les langues s’apprêtaient à se délier. Symbole de son affranchissement, le vampire se résignait à mentionner le seul maître qui lui restait. “Le ciel renferme bien des secrets inespérés. Cet appareil est un prototype. Peut-etre avez-vous entendu parler de Hubble ? C’est un telescope spatial qui documente l’ensemble des données que notre civilisation possède sur l’univers depuis 25 ans en ce jour. L’enfant qu’engendrera la lunette de celui-ci sera cent fois plus puissant et nous permettra de voir le bord du monde dont on connait l’existence." Un exploit dont, peut-être, Mircea ne comprendrait pas la teneur. Niall imaginait bien que plus grand chose ne devait impressionner un vampire de son âge. Mais il lui avait posé une question. En tant qu'académicien il se devait de formuler l'objet de ses recherches actuelles.
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Mircea Brâncuși
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MessageSujet: Re: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeMar 23 Juin - 15:00



hurry up we're dreaming
   Look at the sky. It’s not dark and black and without character. The black is, in fact deep blue.
And over there: lighter blue and blowing through the blues and blackness the winds swirling through
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La colère qu’il évoque n’est pas celle de Niall mais de l’ombre qui plane toujours au dessus de lui, d’un enveloppe dont il n’est jamais défait, du créateur que Mircea a longtemps côtoyé – Hermann. D’une amitié sincère qu’il a apprécié et qui s’est écorchée avec les années, les mots absents et la disparition de celui qu’il apprécié. Souvent, il a songé à courir le monde pour le retrouver, pour comprendre cette fuite, mais Mircea s’est rapidement lassé et il a laissé les années s’écouler, redirigeant ses pensées vers un autre – Niall. De celui qu’il n’a jamais côtoyé de près, lui qu’il apercevait sans avoir le droit de lui adresser la parole. Un garçon curieux qu’il aurait aimé capturer. Lui et ses étoiles, lui et son amour pour le ciel baigné de plus grandes constructions que les mortels. « Hermann… je peux prononcer son prénom ou il t’est réservé ? » La politesse qu’il est nécessaire de toujours avoir envers l’enfant d’un autre, du créateur pour qui il a éprouvé un amour sincère, une belle amitié. Il tutoie alors que l’autre vouvoie, une habitude qu’il a prise avec le temps, son incapacité à se plier aux règlements, à user de vouvoiement avec les plus jeunes, avec les connaissances. « C’est sa colère que je crains » La vérité qu’il permet, les mots soufflés comme une terreur.

Il s’avance doucement en direction de Niall, du joli garçon qu’il a toujours convoité sans jamais l’avouer et c’est probablement la raison pour laquelle il n’a jamais eu le droit de l’approcher. Une possession d’un autre. Les doigts courent doucement sur le télescope dont il ne saisit pas l’utilité. Une lunette pour regarder le ciel, pour voir au delà des nuages et percer les secrets de ce qui les entoure ? Mircea ne s’intéresse pas au cosmos, pas plus qu’il n’a l’envie de connaître ce que cachent les mers et océans. Ce ne sont pas des craintes, et de quoi pourrait-il avoir peur ? Mais sa curiosité ne s’est jamais établie vers ces sujets là. Ces questionnements qu’il a préféré laisser aux mortels, les observant quelques fois lors de moment qui s’étaient gravés dans l’Histoire. « Je n’ai aucune connaissance en astronomie, il faut croire que huit siècles n’étaient pas assez pour m’intéresser à ce sujet… je ne dénigre pas ta passion pour les étoiles, mais je me demande ce que tu y trouves » L’objet qu’il délaisse pour s’avancer plus encore vers Niall, détruisant peu à peu toutes les barrières établies. Un enfant capricieux qui pouvait enfin obtenir ce qu’il avait toujours convoité.

« Que fais-tu… seul ? » La question qui perce à travers les lèvres, la curiosité, la volonté de savoir si il a toute possibilité de manœuvre. Un pas de plus qu’il fait en avant. L’ombre qu’il étend. « Est-ce qu’il t’a libéré ? Je me suis toujours demandé si il le ferait, si il laisserait un autre te réclamer » Le sourire qui vogue à ses lèvres, pour le sous-entendu qu’il proclame sans honte. Puis lentement il dépasse le plus jeune et vient se poster en bordure du toit, comme à l’envie de se jeter dans le vide. Juste la sensation qui l’attire.

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MessageSujet: Re: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeMer 24 Juin - 7:37



   
   Mircea & Niall
   Wonder at our place in the dirt

D
'aussi loin que Niall se souvienne, Hermann était un trou sans fin de secrets. Après de nombreuses années d'existence commune, jamais Wilde n'était parvenu à percer le mystère que formait son sire. C'était ainsi qu'il avait développé tant de ressentiment à l'encontre de son créateur. En dépit de cette complicité toute particulière qu'il existait entre eux, le passé de von Hermoltz était un point d'interrogation. Ce dernier avait fait naître en son infant une incompréhension dérangeante. La venue de Mircea en leur demeure, ainsi que son interdiction formelle de prononcer le moindre mot en sa présence, faisait partie de son lot quotidien. Niall avait exécuté ses ordres sans poser de question, pourtant bien d'autres interrogations s'étaient soulevées en lui. Il se souvient avoir été paisiblement assis à un bureau, non loin de ses aînés. Il effectuait des calculs pour le moins inintéressants, dans l'espoir d'entendre la discussion des deux buveurs de sang. L'infant curieux n'avait pourtant pas osé lire dans leurs pensées, de peur que son maître ne le punisse. L'unique punition que Hermann lui avait imposé lui avait suffit. Avec la petite Caleigh à sa charge, le vampire maladroit et constamment assoifé de liquide carmin s'était transformé en viràg doux et tendre avec les mortels. La délicatesse et le soin qu'il portait aux hommes en avait d'ailleurs surpris plus d'un parmi ses semblables, mais cela Mircea l'ignorait encore... Tout comme Niall ignorait tout de lui.

L'objet de sa curiosité se trouvant enfin face à lui, Niall ne put contenir sa joie, pas plus qu'il ne parvint à l'expliquer. Il y avait quelque chose de jouissif dans le fait de pouvoir enfin transgresser l'interdition de son maître. Mircea avait un charme tout particulier, et son sourire si énigmatique ne faisait que l'intriguer. Il avait cependant du mal à comprendre les mots qui déversaient de sa bouche si finement dessinée, à laquelle Wilde aurait bien dérobé un baiser. "Je ne comprends ce qui pourrait être l'objet de sa colère, mais je ne sais pas pourquoi. Il y a bien des choses que je n'ai jamais saisi à l'égard de mon créateur. Peut-être pourriez-vous m'éclairer sur certains points obscurs..." Son regard pétillant se ternit brusquement. Toujours ce silence qui comblait les moments flous qui entouraient son existence immortelle. Heureusement le sujet de la science vint effacer ses peines, comme toujours. "Huit siècles !" s'exclamma l'enfant. Le pauvre irlandais n'était toujours pas parvenu à cacher ses émotions, réagissant à mesure que les émotions le prenaient. Ici, la surprise la plus pure et l'admiration. "Comme j'aimerais pouvoir vivre huit siècles. Vous avez dû voir tant de choses au cours de votre exitence... Avoir traversé tant d'âges doit être merveilleux." L'étincelle qu'il s'était presque éteinte au fond de ses yeux revenait au galop, manipulant calmement son téléscope. Il lui tendit la lunette quelques instants plus tard. "Toutes ces étoiles que vous voyez... Elles représentent l'univers dont nous faisons partie. Et, quand bien même vous les observez, elles sont déjà mortes. Elles renferment bien des secrets qui dépassent pour le moment l'entendement des hommes. Elles peuvent répondre à des questions qui nous concernent tous, vampires comme mortels, comme le pourquoi de notre présence sur Terre. Si un jour nous disparaissons, Mircea, nous deviendrons de la poussière d'étoiles, et de nous naîtrons de nouveaux mondes. La physique s'intéresse à des phénomènes bien plus grands et fondamentaux que la biologie. Percer le secret de la vie avec un grand V, voilà ce qui m'obsède."

Wilde rêvait de capturer l'essence même des étoiles, tandis que Brâncuși aimait capturer les petits garçons. Un intérêt qui transparaissait quelque peu dans sa voix, mais que le jeune buveur de sang préférait ignorer. En orphelin qu'il était, être capturé par un autre vampire ne le dérangeait pas plus que cela. Niall se sentait bien seul en tant qu'immortel, avoir un autre compagnon de son espèce bien plus expérimenté que lui n'était pas une idée déplaisante. "Il ne m'a pas libéré, du moins je ne pense pas. je l'espère." Il se pinça la lèvre. Le sujet du départ de Hermann n'était pas le plus facile à aborder pour lui qui avait passé près de deux ans à se morfondre. "Il est parti, et je suis à présent seul avec mon enfant humaine, oui." Il faisait de son mieux pour cacher ses larmes, mais rapidement des gouttes de sang vinrent tâcher ses joues empourprées. La voix tremblante, il lui souffla: "Tant de mystères l'entourent. J'aurais aimé qu'il m'explique pourquoi il nous a abandonnés. Je me sens si seul, Mircea..."
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Mircea Brâncuși
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MessageSujet: Re: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeJeu 9 Juil - 14:10



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Lui dire les promesses qu’il avait faites à Hermann, souffler les mots qu’il avait jalousement gardé depuis toutes ces années. Impossible. De la raison pour laquelle il n’avait aucun droit de s’approcher du jeune vampire, Mircea avait toujours deviné une forme de jalousie et probablement une crainte de voir Niall disparaître. « Il n’y a rien que je puisse t’apprendre sur lui. Quelques secrets entre vieux vampires » Un sourire qui danse joyeusement aux lèvres, de l’expression ravissante qu’il offre trop souvent. Et le voilà à tourner autour du plus jeune, à le souhaiter à ses côtés, pour lui. C’est toujours ce même besoin de possession, d’avoir les autres autour de lui, de refuser la solitude. Dérober les âmes. Des années il a espéré pouvoir capturer Niall et l’emmener avec lui. Joli garçon égaré. A l’image de tous les autres. Plus âgé mais qu’importe. Il aurait fait un charmant compagnon pour les années solitaires. Lui, le petit prince des étoiles qu’il avait observé, toujours à cavaler dans son ombre jusqu’à la perte de la trace.

L’étonnement pour les siècles passé l’amuse. De ces lueurs qui dansent au regard bleuté. Jolies étincelles d’émerveillement. Un garçon seulement, vampire naissant qui lui plait. « Huit siècles ne sont rien… il y a plus vieux que moi, je suis même considéré comme un enfant par certains, mon… créateur passera bientôt les deux millénaires » Le mot créateur est hésitant, au souvenir de celui qui l’a abandonné. Mircea s’absente du regard de Niall, de sa tête qu’il tourne vers un point à l’horizon. Il ne peut pas laisser paraître le manque, et surtout la douleur d’une disparition. Un enfant qui n’a pas à connaître ça. Et de ces huit siècles, qu’a t-il vu, entendu ? Trop de choses. Des beautés, comme des tableaux sanglants. De grands hommes, tout autant que la médiocrité humaine. Les peintres et les rats. Les assassins et les passifs. Mais huit siècles sont trop peu comparés à d’autres. Lui qui aurait aimé voir la naissance des empires grecs et romains. Il n’en a vu que les décombres de leurs vanités. Les métamorphoses maladroites jusqu’aux chutes. C’est là le fardeau de leur condition – le temps recyclé. Les empires élevés et piétinés, puis à nouveau érigés. Une boucle.

Les paroles de Niall sont écoutées mais tout n’est pas saisi, juste le principal, que les points lumineux sont les derniers instants de la vie, les mortuaires qui s’acharnent à briller. Etoiles. Un œil qu’il pose à la lunette, à l’explosion de découvertes auxquelles il ne s’attendait pas. Un geste de recul. Un objet diabolique qu’il observe d’un œil suspect. Puis il s’éloigne. « Tu t’amuses à collecter de la poussière » Le glacial tranche dans les mots. Du garçon à qui il arrache les rêves. « La vie ne t’appartient plus Niall. Il n’y a plus rien là-dedans qui soit vivant » Dans ta carcasse, la pourriture que tu traines depuis des siècles.

La question rogne les lèvres, du désir de savoir. Et la déception s’imprime au corps, de ses épaules qu’il abaisse piteusement. « Tu le saurais si il t’avait libéré » De quelques pas, il est a nouveau devant Niall, les doigts posés sur les poignets du plus jeune, à sculpter la chair qu’il n’a jamais touché. « Tu es encore enchainé à un autre… c’est dommage » Le déplaisir d’une nouvelle. Lui qui se réjouissait à l’idée d’avoir le joli sous son toits, à ses draps. Quête perdue. Et pourtant, l’occasion se présente encore. De dieux joueurs qui lui offrent la plus belle image qui soit. Les larmes ruissellent sur le visage opalin, d’une vision qui l’a toujours charmé, de ces traces rougeâtres qui se dispersent et s’en est une qu’il capture de son pouce. Le sang à la langue. La main posée au visage. Il se permet la déviance d’un geste. De lèvres qui effleurent la joue. L’embrassade d’une larme. Sang de la tristesse. « Je voudrai que tu viennes avec moi… le temps qu’Hermann revienne » Un ordre qui tonne alors qu’il est de dos, les gestes trop rapides. « L’humaine que tu réclames… à quoi te sert-elle ? Un spécimen d’étude, un amour, une lubie passagère ? »

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MessageSujet: Re: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeLun 3 Aoû - 9:39



   
   Mircea & Niall
   Wonder at our place in the dirt

L
es mots de Mircea avaient été pour le jeune vampire une dague au coeur. Tout cet espoir jeté aux flammes du passé trouble de son maître. Il demeurerait donc ce marais sans fond dans lequel il s'était enlisé. Niall se sentait si seul, laissé à son sort. Il avait longtemps cherché des réponses. Il n'était décidemment pas digne de ces secrets de vieux vampires que le brun avait mentionnés. Les lèvres pincées, Wilde ne pouvait cacher son mécontentement. Comme un enfant qu'on venait de sermonner, il se contenta de ravaler ses larmes avant de lancer un sourire hésitant à Mircea. Lui semblait si heureux, un bonheur que Niall s'efforçait de retrouver, mais il avait toujours un goût amer dans la bouche, et l'estomac quelque peu retourné. Cette discussion ne faisait que remonter de mauvais souvenirs. Combien de fois avait-il supporté le poids du mystère qui planait autour de Enrick ? Comme un amant caché dans le placard, il s'était contenté de le suivre fidèlement, mais n'avait rien reçu en retour.

Triste existence que la sienne, peuplée de portes closes. Lui qui était si curieux, était à jamais voué à considérer le passé de son sire comme plus secret que les secrets les plus grands de l'univers. Heureusement pour lui, le regard tendre de Brâncuși parvint à ouvrir la porte troublée de son âme blessée. C'était après tout un vieil ami qu'il se devait de respecter, et sans Enrick il était à la recherche d'un nouveau mentor. Mircea pouvait peut-être être son nouveau Enrick. Le lien biologique qui se trouvait entre lui et son maître ne pouvait être recrée, mais le désir de l'autre était là, Niall le sentait au plus profond de lui-même. Il voulait se dérober sous les crocs de Mircea, embrasser ses lèvres pulpeuses, apprendre de ses siècles d'expérience. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas entretenu de relation intime avec un homme, encore moins avec un semblable. « Si toi tu es un enfant, je me demande bien ce que je suis. » Il demeura un instant silencieux, Mircea avait l'air bien contemplatif à la mention de son maître. Après tout, chacun possède ses propres démons. « J'aurais aimé que tu sois mon créateur, je te serais resté fidèle, à toi et tes yeux de bronze. » Il se sent presque coupable d'avoir laissé échappé ces mots, il est toujours sous l'emprise du lien de sang qui le lie lui et l'allemand, et sait que ce dernier désapprouverait ses paroles... Le manque de sire est pourtant si profonde. Wilde s'est contenté de refouler ses instincts de buveur de sang au lieu de les développer. Il est toujours incapable de faire usage de sa télépathie.

Niall laisse son vis-à-vis manipuler son téléscope. Pourtant, le geste de recul de Mircea le surprend. Lui ne trouve pas l'univers fascinant, il le croit déjà mort. Les paroles de Niall n'ont pas été comprises. Il hésite à répondre. Décidemment, Mircea n'est pas Enrick. Il ne le sera jamais. Il ne sent pas les vibrations de l'univers peser sur ses épaules. Il n'entend pas les étoiles qui l'appellent et lui chuchotent de chercher ce qui se trouve au-delà des frontières connues de leur monde. Il comprend vite que Micrea parle aussi de sa tendance à se croire vivant, du déni qu'il a développer concernant sa condition de vampire. « Mon coeur ne bat plus, mais cela ne m'empêche pas d'apprécier la Vie, et de l'étudier. Déjà quand j'étais mortel je cherchais la vie dans les étoiles, et je le ferai toujours. Jusqu'à ce que je trouve un sens à tout ce qui m'entoure. J'ai bien assez de temps pour me le permettre. Puis, j'ai perdu mon créateur, alors à quoi bon m'attacher à des traditions qui ne me concernent pas. Je préfère agir comme un mortel, que vivre une existence qui ne m'intéresse pas. Le ciel est mon festin, Mircea. »

Calmement, Niall se laissa toucher par son aîné. Les doigts qui se déposent délicatement sur ses poignets déclenchèrent en lui quelques frissons. Il rêvait de se laisser aller dans ses bras, et de s'offrir à lui tout entier. Il observa le vampire essuyer les perles de larmes qui s'étaient formées sur ses joues sans dire mot, du moins jusqu'à ce que ce dernier exprime un désir tout particulier... Un désir qui lui avait brûlé la langue, lui aussi, et qui lui insuffla une joie infinie. « Tu accepterais que je t'accompagnes ? Oh Mircea, j'en serais si heureux. J'ai tant à apprendre. Je serai patient. Et je te serais fidèle, si fidèle. Je sais qu'Enrick ne reviendra pas. » Le visage ensanglanté de Niall s'était approché de celui de Mircea, il était à un pas de lui donner un baiser. « Galatea ? C'est mon humaine, Enrick me l'a confié, pour m'apprendre à avoir de la retenue avec les hommes. Je la considère comme mon enfant, et la protège. Elle est habituée à vivre entourée de vampire, c'est une sorcière. Accepterais-tu sa présence ? »
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MessageSujet: Re: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeSam 8 Aoû - 19:20



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   Look at the sky. It’s not dark and black and without character. The black is, in fact deep blue.
And over there: lighter blue and blowing through the blues and blackness the winds swirling through
the air and then shining, burning, bursting through: the stars! And you see how they roar their light.



« Ne sois pas si déçu… tu apprendras, plus tard. Si il revient » Le créateur de Niall qu’il a longtemps côtoyé, le charmant auprès de qui il a appris, les années passées à ne pas vouloir le quitter, à trouver un esprit intéressant, et peut-être tout aussi somptueux que Niall. Eux et leur passion pour les étoiles, eux et leur volonté de comprendre au delà de ce qu’ils voient. Des esprits superbes, beaux et enviés. Eux qu’il a délaissé pour d’autres connaissances. A son impossible stabilité des relations. Ce besoin constant de nouvelles vies enchevêtrées à la sienne. Capricieux qui souhaite tous les posséder, les aimer, les garder. Et à la fin ? Ils sont toujours délaissés, devenus inutile, car cassés ou ayant perdu de leur intérêt. Les mots adorés qu’il garde précieusement, enfermés dans un écrin la confession de Niall. Du joli qui aurait aimé être sien. Un sourire vogue aux lèvres, ravit de l’idée, d’une possibilité qu’il a souvent envisage, qu’on lui a dérobé. « Je suis arrivé trop tard… Je vous abandonne toujours quelques années, curieux de voir l’évolution, et souvent j’oublie les humains appréciés, je reviens… trop tard. D’autres prennent ma place » Confession d’une envie, de Niall qu’il a observé, de lui qu’il désirait pour sa collection, lui qui a été dérobé par un autre… plus rapide.

« Sois heureux d’appartenir à un autre… je ne sais pas garder les enfants près de moi » Les vies abandonnés, ces beautés perforées pour un mal, une erreur. Elles les petites qu’il a aimé, elles qui ont demandé la mort plutôt que de poursuivre avec lui. Aucune ne subsiste aux côtés de Mircea, aucune n’a su être patiente. Apprentissage raté. Les poupées sont fanées. Il traine sa carcasse le Peter Pan sauvage, il traine le poids des années et attend de nouvelles beautés. Des enfants, des belles à dérober. Personne. Ses amours sont trop incertains pour qu’il tolère d’en emmener une autre dans les ombres. Et de Niall ? Si il avait été sien, si il était arrivé à temps pour le prendre et l’emmener loin des griffes d’un autre ? Mircea ne sait pas. D’un unique homme qu’il a transformé, d’une figure qui vogue encore à travers le monde, lui qu’il a libéré de ses fers. Des nouvelles absentes. Une vie détachée de la sienne. Il n’en sait rien, il ne sait pas ce qu’il aurait fait de Niall. Joli garçon. Charmant, de trop.

La protégée  qui intrigue. L’humaine qu’il ne devra approcher sous aucun prétexte. Mauvaise idée. Il veut déjà gouter. Un morceau. Un peu de sang. Un peu de tout. « Tu me demandes si je n'en mangerai pas un morceau ? Je promets de ne pas la toucher… » Menteur, paroles de garçon croisant les doigts, crachant sur sa promesse. Une humaine qui entrave, une qui sera cadavre bientôt. Niall pour lui. L’idée plait, de trop. Terrifiante. Il jubile de sa chance. Au bonheur qui éclate dans les ambres. A en faire danser des diables amoureux. Ça rougeoie là-dedans. Bonheur certain. Euphorie. Garçon incroyable qu'il se voit confier. Destin moqueur. Mircea qui a espéré des décennies pouvoir poser un regard sur Niall. Plus qu'il réclame maintenant. Les doigts s'amusent sur la joue. Effleurent la peau froide. Le sang qui tâche le visage, la beauté claquant sous la blafarde. Joli. Joli. Il scelle le pacte. Lèvres tachées. Embrassées. Timide baiser qu’il achève en morsure et vole le sang offert. « Ton humaine peut vivre une soirée seule ? » L’enlèvement qu’il suppose. Hadès trônant. Impérieux qui chasse le capricieux. Il tourne autour de Niall, s’arrête à son dos. La nuque effleurée des canines assassines. « Je me suis toujours demandé… quel gout tu aurais… »



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MessageSujet: Re: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeDim 9 Aoû - 14:30



   
   Mircea & Niall
   Wonder at our place in the dirt

S
’il revient. Les mots de Mircea se font écho dans son crâne. Le retour d’Enrick est inespéré, bien que Niall le désire plus que tout au monde. Ils se sont côtoyés pas moins de dix années avant qu’il ne le transforme. Dix ans durant lesquels le mortel a développé un amour sans fin pour celui qui deviendrait bientôt son maître. Les deux se sont, en somme, bien trouvés. Von Hermoltz avec tous ses secrets, et Wilde avec son irascible soif de savoir. Leur passion commune pour l’astrophysique a fait le reste, ça et l’inexpérience de Niall, qui s’est jeté aveuglément dans ses bras. Tout comme il le fait à présent avec Mircea. Il a beau connaître la plupart des étoiles et des planètes de la carte de l’univers, sentimentalement, nombre de choses lui échappent encore. Il ne sait toujours pas faire la différence entre attirance et volonté de posséder autrui. Ou peut-être aime-t-il être une possession. Se laisser faire par des bras plus expérimentés. L’étreinte aurait pu être une expérience plus traumatique si elle ne s’était pas opérée par cet autre auquel il voulait s’offrir tout entier. Il s’offre d’ailleurs à Mircea sans une once de peur, le naïf. “Les choses auraient été bien différentes, si tu m’avais étreint.

Une pause. Cette pensée le laisse songeur, un moment. Tout comme les propos de Mircea. Ils sont donc tous pareils, ils transforment de pauvres mortels fous d’amour pour eux, et puis ils les laissent lorsqu’ils ont assez joué avec eux. Lorsqu’ils trouvent une autre poupée plus attrayante, plus jeune peut-être. Mais Niall a compris la leçon, s’il ne s’agit que de jouer que quelques années, il préfère encore le savoir d’avance. Être l’arlequin temporaire de Mircea ne le dérange pas, s’il peut jouer à son tour, s’il peut se faire cajoler. Lui qui s’occupe toujours des autres. D’Amaury, de Ksenia, et surtout de Galatea. Il est peut-être temps qu’on s’occupe un peu de lui. “Je suis fidèle, je resterai auprès de toi. Qu'as-tu fait pour que tes enfants te quittent ?

La mention de sa fille suffit à l’effrayer. La plupart de ses fréquentations lui tournent autour, vampires assoiffés du sang d’une petite fille. Une innocente. Niall la protège comme la huitième merveille du monde. Et elle l’est, à ses yeux. Sa petite sorcière à la peau dorée. Son enchanteresse. Il s’est entiché d’elle au fil des années. Interdiction de la transformer, la sentence est tombée sur son coeur comme une guillotine. Condamné à voir son joyau faner, il s'est promis de veiller sur elle jusqu’à son dernier souffle. Elle qui n'a plus d’autre famille. Sa mère qu’Enrick a violemment égorgée. C'est Niall sa mère, à présent, et il ne tolère pas de faux pas. Pourtant, Mircea lui fait baisser la garde. Pauvre fou, s’il savait. Il ajoute quand méme une mise en garde: “Elle est mienne. J’ai promis à mon créateur de démembrer de mes mains quiconque osera lui faire le moindre mal.

Mircea commence à lui tourner autour, une danse macabre qui lui plaît. Le petit prince pense enfin avoir trouvé son aviateur. Direction les étoiles, direction le septième ciel. La morsure est l’acte le plus intime que deux buveurs de sang puissent partager. Niall souhaite partager son corps avec celui du vieux vampire. Son aîné, son nouvel allié. Il frémit tandis qu’il sent ses crocs lui effleurer la nuque. Mords-moi, vas’y, mords-moi donc, a-t-il envie de crier. “Je suis tout à toi.” Ses propres crocs sortent, lentement, de sa gencive. Une légère douleur s’en suit. À force de jouer au mortel, Niall perd l’habitude. Il se rend compte également qu'à part celui de son créateur, il n'a encore jamais goûté au carmin d'un de ses semblables. Avec toutes ces années derrière lui, Mircea doit avoir un goût exquis. Un grand cru qui attise, à son tour, sa curiosité. Il prend sa main et la porte délicatement à ses lèvres, avant d’ajouter: “Puis-je ?"
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MessageSujet: Re: (mircea) wonder at our place in the dirt (mircea) wonder at our place in the dirt Icon_minitimeMer 12 Aoû - 8:58



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Des événements différents. Mircea ignore, personne ne peut formuler ce qu’il serait advenu de Niall si il était arrivé en premier. Mondes croisés, parallèles à une histoire. « …Ou peut-être t’aurais-je déjà tué » Réponse placide. Les mots lancés sans se soucier de leur impact. La vérité éclaboussée. Niall jeté sur les pavés, sa carcasse fumant les années passées, les années bravées. Mircea s’attache et abandonne, un enfant avec ses jouets. L’intérêt de quelques années, et tout s’épuise, il relâche, et souvent piétine, arrache la tête. Assez égoiste pour ne pas permettre à d’autres d’en profiter. Niall. Le prénom est dans la mémoire, une note superbe.

Qu’as-tu fait demande l’innocent. Il sourit des canines dévoilées, du monstre présenté. La question qu’il faut retenir, la curiosité à laquelle il répond toujours avec une franchise effrayante. « Je les choisis trop jeunes, toujours… ils ne comprennent pas, ils refusent ce que je leur offre » Narcissisme de l’offrande, à croire que l’immortalité est une bénédiction. Que tous crèvent pour les années à éclater les aiguilles du temps. Un mensonge. Ils sont rares à attendre de braver le temps. Et toutes ces petites enlevées car elles ressemblaient à sa fille, toutes ces vies emprisonnées à ses côtés. Toutes mortes. Toutes à désirer la mort plutôt que d’avoir à supporter sa dangereuse présence. Une enfant qu’il évoque, celle qui ne lui appartient pas, celle qu’il veut. Mircea s’approche au devant du plus jeune, d’un innocent qui croit pouvoir le défier, marquer un territoire par quelques mots. « Que pourrais-tu contre moi Niall ? Que pourrais-tu faire si je décidais de prendre celle que tu aimes ? » Le sourire assassin glisse sur les lèvres, se réfugie quelques secondes et s’envole. Neutralité parfaite au visage. L'effrayant qui reprend ses droits, le voile d’un terrifiant qui souhaite une nouvelle possession. Il ne peut pas promettre l’immunité à l’enfant, il ne peut pas lui promettre la vie – juste une glorieuse mort. Elle l’inconnue qu’il convoite déjà.

Au dos de Niall, les canines jouent avec la chair de la nuque, effleurent et se plantent lentement dans le cou, quelques gouttes seulement qu’il se permet de voler. La plainte d’une adoration. Les bras s’enroulent autour du corps, étau. Prison nouvelle qu’il relâche à la commande de l’autre. Le poignet demandé, le sang à offrir. Un oui qu’il souffle dans le cou meurtrit. La chair perforée qu’il embrasse et laisse l’autre le dévorer. L’étreinte superbe. Le temps suspendu. D’une longue minute qu’il lui octroie à boire la vie. Les souvenirs qui se précipitent. Une vie qu’il donne à Niall. Et tout s’arrête brutalement. Poignet arraché, corps défait, éloigné. « Gamin gourmand… Ton créateur t’a t-il seulement offert ce que tu convoitais le plus ? » Il se moque le terrible, juge l’enfant présenté, lui qui tremble du sang donné. Dans les draps froissés qu’il l’imagine, à ses côtés qu’il l’a toujours voulu. Pour lui. Et pourtant, il ne prend pas, il demande, il garde la politesse. « Emporte ton matériel petit prince… et allons trouver ta charmante… humaine » Quitter le lieu. Offrir l’asile d’un nouvel enfer.

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