le silence des agneaux J’ai dégusté son foie avec des fèves au beurre, et un excellent chianti... et un Bordeaux : moi aussi je sais me la jouer vampire à boire du rouge !
la course. encore. le souffle court. les jambes douloureuses. les sens affûtés.
elle se retourne, aux aguets.
la proie a cessé de bouger.
plus de bruits de branchages ; la blonde récupère lentement mais sûrement ses esprits en avalant de longues goulées d'air.
pour un peu, elle pourrait presque sentir la peur de sa future victime lui caresser la peau. l'adrénaline boue dans ses veines. elle l'entend haleter ; elle l'entend presque pleurer. nichée derrières des feuillages, elle se rapproche d'une démarche féline. prédatrice.
il sursaute ; elle n'est pas assez discrète... parce qu'elle ne le souhaitait pas. un sourire carnassier orne ses lippes rougeâtres.
-
dans ce genre de cas, on dit quoi ? vous êtes en état d'arrestation... définitive ? ouais. ça sonne bien.elle susurre, doucereuse.
il tremble légèrement. sa main hésite près de sa ceinture. un pistolet doit être caché ; ce ne serait pas étonnant étant donné les crimes qu'il a commis... d'après ce qu'elle a compris. après tout, szonja amarok-lizlow ne se préoccupe pas réellement des causes ; elle préfère entendre le doux bruit d'une monnaie sonnante et trébuchante atterrissant adorablement dans son porte-monnaie.la course. encore. le souffle court. les jambes douloureuses. les sens affûtés.
elle se retourne, aux aguets.
la proie a cessé de bouger.
plus de bruits de branchages ; la blonde récupère lentement mais sûrement ses esprits en avalant de longues goulées d'air.
pour un peu, elle pourrait presque sentir la peur de sa future victime lui caresser la peau. l'adrénaline boue dans ses veines. elle l'entend haleter ; elle l'entend presque pleurer. nichée derrières des feuillages, elle se rapproche d'une démarche féline. prédatrice.
il sursaute ; elle n'est pas assez discrète... parce qu'elle ne le souhaitait pas. un sourire carnassier orne ses lippes rougeâtres.
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dans ce genre de cas, on dit quoi ? vous êtes en état d'arrestation... définitive ? ouais. ça sonne bien.elle susurre, doucereuse.
il tremble légèrement. sa main hésite près de sa ceinture. un pistolet doit être caché ; ce ne serait pas étonnant étant donné les crimes qu'il a commis... d'après ce qu'elle a compris. après tout, szonja amarok-lizlow ne se préoccupe pas réellement des causes ; elle préfère entendre le doux bruit d'une monnaie sonnante et trébuchante atterrissant adorablement dans son porte-monnaie.
-
je... je n'ai rien fait.argue-t-il d'une voix chevrotante ; il ment. il ment en affirmant qu'il est innocent. et il ment lorsqu'il feint d'être apeuré. il n'a pas peur. pas vraiment. un peu, sans doute, mais pas au point qu'il affiche ; il essaie simplement d'attirer sa sympathie.
une femme, voyez-vous, est trop souvent considéré par la gente masculine comme étant sentimentale et peu prompte à la violence.
oui mais pas szonja.
elle hausse les épaules.
-
ce n'est pas moi qui l'ait décidé. si je ne ramène pas ta tête sur un plateau, je ne suis pas payée. et si je ne suis pas payée, j'aurai peut-être encore davantage envie de te tuer. par la torture.elle affiche un grand sourire, digne des plus belles risettes des enfants.
-
je n'ai pas la choix, tu comprends bien.ajoute-t-elle, avant de lui jeter un regard bien plus sombre.
-
et puis, ce serait me priver d'un moment de joie et d'extase.ses lèvres s'étirent dans un rictus immonde. la jeune femme, pourtant si jolie, se transforme en monstre sous les yeux ébahis de la proie. le loup est de sortie.
il sort son révolver et le pointe sur elle. il tire... mais elle n'est déjà plus là. elle se trouve derrière lui, un couteau cranté planté dans l'oesophage.
-
sans rancune, chéri.elle retire son arme, dans un rire diabolique. le sang perle sur le métal froid, et elle passe lentement sa langue dessus pour en apprécier la saveur.
-
vraiment sans aucun goût, ce type. et puis macho !elle hausse les épaules, dégoûtée.
la jeune femme se penche au dessus du cadavre, et en retire une bague aux motifs celtiques, de mauvais goût. les souvenirs, il n'y a que ça de vrai. elle dérobe son porte-feuille, sans ne jeter aucun regard sur sa pièce d'identité : elle s'en fiche royalement. par contre, les quelques billets...
elle lui ouvre la bouche, soigneusement, avant d'attraper une pince légère qu'elle avait emporté avec elle : l'issue du combat était évidente. elle lui soustrait alors une molaire, non sans peine, avant de regagner sa voiture.
une bonne chose de faite !
cela dit, ça aurait certainement été plus amusant et plaisant de le voir souffrir ; mais elle a du travail à faire. il n'est pas le seul à avoir attendu ses soins. sa lame supplie pour d'autres victimes qui viendront augmenter son pactole ; la tranchante caisse-enregistreuse.
vipère au poing Les repas de famille ne consistent pas à se manger entre parents.
le manoir de la famille amarok-lizlow n'est pas très grand : il n'a de manoir que le nom. possédant en tout et pour tout quatre chambres, deux salles de bain et une cuisine fonctionnelle, son atout repose surtout dans l'énorme sous-sol accessible.
sauf que ce sous-sol est particulier : ce n'est pas une cave, comme dans toutes les maisons. non, ce serait bien trop... normal pour cette famille atypique ; le sous-sol est un centre d'entraînement.
chasseurs depuis des générations, les parents se tiennent en forme tandis qu'ils apprennent à leurs enfants comment tuer les créatures effroyables qui se cachent. ils ont deux filles, mais il n'y a que la cadette qui est entraînée. l'aînée est trop sensible... trop protégée.
szonja n'a jamais adhéré à ce cocon qu'ils ont créé. mais être l'unique héritage de la famille en la matière a quelque chose de... plaisant.
sur le mur du fond, des centaines d'armes toutes plus destructrices les unes que les autres. dès lors que la blonde tente de s'en approcher, son père gronde :
-
il faut t'entraîner davantage ; un jour tu pourras t'en servir. mais pour le moment, regardes et apprends.szonja traîne les pieds pour retourner s'entraîner, alors même que chacun de ses muscles est un miasme de douleur. c'est comme ça tous les jours, après les cours, et depuis des années.
sa soeur aînée, combien même elle l'aime, est jalousée par la cadette : elle peut faire ce qu'elle veut, une fois à la maison. elle a une vie. alors qu'elle, szonja, n'est qu'un lion en cage à qui l'on apprend à montrer les crocs.
il ne fallait donc pas s'étonner qu'elle devienne, petit à petit, totalement folle à liée...
[...]
-
szonja, qu'est-ce que tu fais ?les prunelles de la jeune femme sont rivées sur les armes. elle les caresse du regard, tend la main et effleure le métal. sa mère, douce mais autoritaire, arrive derrière elle et lui frappe le haut du crâne.
-
stop. n'y touches pas.la jeune femme se retourne et lui adresse un regard froid. un regard prédateur. un regard injurieux.
-
laisses-moi tranquille.elle s'empare de l'arme et vise sa génitrice, les sourcils froncés.
-
alors, chasseuse, ça fait quoi d'être chassée ?elle demande, instable. sa mère ricane, lui intime de baisser son arme. mais szonja continue de la maintenir en joue. peu à peu, l'assurance de la femme s'estompe ; elle commence à avoir peur de sa gamine.
cette dernière éclate de rire avant de ranger l'arme à feu à sa place.
-
un jour, tout ça, ce sera à moi.elle lance, alors qu'elle quitte la salle d'entraînement.
à ce moment-là, ses parents commencent à comprendre quel monstre ils ont créé. à quel point ils ont raté son éducation de chasseuse... à quel point quelque chose cloche. avoir deux parents chasseurs plutôt qu'un seul, ça a de quoi mettre la pression...
et le moins que l'on puisse dire, c'est que szonja explose intérieurement. elle explose de n'avoir aucune vie sociale, de ne penser qu'entraînement à chaque instant.
elle explose de l'envie de tuer. monstre créé.
les tours de babylone Je te signale que les flics ont une fâcheuse tendance à remarquer les véhicules pleins de sang !
le muscle du poignet se contracte. la tête blonde est rejetée en arrière, un râle s'échappant de ses lèvres entrouvertes.
sur sa peau nacrée, un filet rougeâtre. sur sa peau nacrée, deux trous distincts. un homme s'essuie les pourtours de la bouche, non sans un regard affamé sur la jeune femme.
douleur.
plaisir.
-
encore.elle ordonne. il ne se fait pas prier, sa bouche venant se refermer sur le poignet ensanglanté.
szonja se donne. depuis des années, depuis toujours.
les vampires... ils ont toujours eu une place privilégiée. ils ne sont pas néfastes... pas s'ils sont nourris. et szonja a décidé, en tant que chasseuse, de contribuer à ça. ils étaient humains, autrefois... même si c'est également le cas des loups-garous, ils sont incontrôlables, eux. les vampires ont juste besoin de ne pas sombrer dans une faim infinie.
et surtout... la hongroise adore sentir ce pic de douleur lui déchirer la peau. elle adore sentir quelqu'un près d'elle, lui lacérer presque entièrement le bras. ce n'est pas la solution, elle le sait... et elle pourrait trouver ce plaisir masochiste ailleurs.
mais le plaisir de la morsure... cette succion, cette soumission...
elle ne connaît jamais le vampire à qui elle se donne ; elle n'est pas la seule dans ce cas là. ils ignorent tout de sa fonction. ils ignorent qu'elle sait de quelle manière les tuer.
mais son avantage, comparée aux autres donneurs, est qu'elle aime leur faire mal. elle n'hésite pas à donner plus que son sang... son corps, aussi. parce qu'elle en a besoin.
parce qu'elle est folle.
parce qu'elle aime souffrir et se tordre de douleur pour ensuite se venger.
et qui mieux qu'un vampire à torturer ? ils se régénèrent... et la plupart apprécient, puisqu'elle demeure entièrement sous contrôle, lacérant la peau sans jamais effectuer le moindre geste fatal.
tout le monde est satisfait.
-
stop.grogne-t-elle, se sentant un peu faible.
le vampire n'arrête pas. elle le tape. il resserre sa prise.
-
ne me forces pas à te tuer.murmure-t-elle, menaçante.
il se retire, non sans un regard mauvais envers la chasseuse.
-
c'est moi qui décide quand ça s'arrête.siffle-t-il. elle tourne la tête de droite à gauche, désespérée. elle sort un mouchoir de sa poche, qu'elle vient tenter de poser sur la blessure ; le vampire l'arrête, lèche légèrement les goûtes qui continuent de perler.
elle sait qu'elle n'est qu'une honte à sa famille ; une honte aux chasseurs... mais elle le domine, juste avec son sang. et il n'y a rien qu'elle n'apprécie plus que ce sentiment de puissance qui coule dans ses veines.
-
maintenant, pars.piquée à vif, elle ne rechigne pourtant pas. c'est comme ça : elle vient, elle apprécie, elle tape parfois, et elle s'en va. elle dort longtemps, et continue sa petite vie ; elle chasse les créatures - sauf les vampires - et tue les êtres humains qui lui sont assignés. les donations ne sont faites qu'une à deux fois par mois.
elle nourrit les monstres.
alors qu'est-elle ?
rien de mieux que ceux-ci.