Le musée dormait jamais grâce aux programmes nocturnes. Cet endroit existait seulement depuis quinze ans et il possédait déjà une renommée internationale. L’ancienne directrice avait souhaité prendre sa retraite alors, elle m’avait laissé les rennes grâce à un bref entretien. Elle me croyait trop jeune pour autant de responsabilités. Vingt-six ans en apparence et pourtant j’en avais eu des expériences professionnelles en cinq cent ans. Mon don de persuasion fut « un peu » utilisé.. pour une fois. Je ne m’en servais pas autant que je le pourrais. Ce poste m’appartenait depuis trois semaines et il n’y avait pas encore eu de mésaventure. Le beau temps faisait venir les touristes étrangers alors, nous devions être polyvalents dans nos propositions. Je m’amusais dans ce travail. Trouver les artistes contemporains pour les concert. Proposer des films cultes dans les salles sombres. Prendre soin des sculptures. Créer de nouveaux forfaits.. Certes, il y avait l’administration derrière tout ceci mais, c’était minime comme corvée. Je me chargeais des papiers la journée principalement. Les nuits, je venais en aide à l’équipe ou prenait rendez-vous avec nos partenaires en leur offrant l’activité nocturne proposée. Je réussissais à m’organiser. Ezio ne venait pas m’ennuyer pendant le travail. Du moins, il ne pouvait pas me reprocher une infidélité avec les dossiers. Oskar devait s’amuser avec les humains et je n’avais pas besoin d’observer cette barbarie. Il ne fallait pas négliger cet atout. Cette nuit-là, je venais en aide aux stagiaires qui avaient été pris pour la haute saison. Beaucoup découvraient ce monde alors, autant leur donner une chance. On entendait mes hauts talons à des dizaines de mètres à cause de la discrétion demandée. Certes, ma robe rouge ne passait pas non plus inaperçue comparé aux touristes qui portaient le jean et les baskets. Je représentais les lieux alors, je ne devais pas être inappropriée. Ce siècle appartenait aux femmes alors, autant en profiter. Les invités vip de ce soir venaient de pénétrer dans la salle de spectacle. Il était temps de faire ma ronde concernant les visites dans la partie sculpture et peinture.  Les touristes étaient curieux sur certaines oeuvres. Pour ma part, je ne les voyais déjà plus. L’habitude. J’utilisais mon ouïe développée avec discrétion quand les guides décrivaient les performances. Aucune erreur était tolérée. Je ne demeurais pas stricte mais, il y avait des limites concernant le travail des artistes. Un groupe de japonais figuraient dans l’une des salles. Concentrés sur les oeuvres avec leur appareil photo. Ils n’avaient pas le droit aux flashs pour ne pas abimer. Règle peu respectée malheureusement. A quelques mètres, je remarquai un jeune homme qui se préoccupait principalement du groupe. Des coups d’oeil assez suspects. Les asiatiques ne se souciaient pas de ce genre de chose. Trop aveuglés par leur curiosité. Sa peau blanchâtre m’alertait sur sa nature. Autant être prudente. Je m’avançai en sa direction d’un pas plutôt assuré. Je ne pouvais pas être discrète avec mes talons. « Bonjour monsieur. Il semblerait que les asiatiques sont à votre gout. » La courtoisie était de mise. Mon regard montrait aucune menace. Il n’y avait pas raison pour en créer.

Le crépuscule pointait gentiment quand Ethan remonta de sa cave. Il n’avait pas vu le temps filer tellement il était occupé par sa victime. Quelques heures auparavant, confortablement assis dans son fauteuil Chesterfield en train de lire la fameuse trilogie des 50 Nuances de Grey, il ne supporta plus les cris que faisait sa victime et décida donc de lui rendre une petite visite, dans l’idée de la tuer. Cela faisait 3 jours qu’elle était là et il était préférable qu’il se nourrisse avec avant qu’elle ne meure et il ne pensait pas qu’elle résistera plus. En plus Ethan avait un petit creux, il n’avait rien mangé depuis la veille et il pensait s’en faire un en-cas.  Après lui avoir sucé tout son sang et étant rassasié, il détacha le jeune homme, maintenant mort, de ses sangles et le fit descendre de la croix ou il était attaché. Il le porta sur son épaule et le fit tomber dans le puits installé là avant son déménagement, puits qu’il utilisait pour se débarrasser des cadavres et y versa ensuite de l’acide chlorhydrique. Une fois sa tâche accomplie, il remonta et alla directement se doucher. Il avait l’intention de sortir et il fallait qu’il enlève le sang qu’il avait partout sur lui. Il enleva ses habits ensanglantés et les jeta dans le panier de linge sales et se faufila sous la douche. Une quinzaine de minutes plus tard, il en ressortit tout propre tout beau. Il se sécha et, sa serviette enroulée autour de la taille alla se chercher des habits dans sa chambre. Il enfila un simple jeans, un t-shirt noir qu’il rentra dans son pantalon, et mit une ceinture. Avant de sortir faire un petit tour, il enfila ses rangers et sa veste en cuir, mit son portefeuille dans la poche arrière de son pantalon et mit son casque sur ses oreilles et sortit. Il décida d’aller à pied. Ça lui faisait faire un peu d’exercice. Tout en marchant, il écoutait Dragula de Rob Zombie. Il croisa plusieurs personnes sur son chemin, mais il ne fit pas de cas d’eux. Il venait de manger. Il marchait plusieurs minutes comme ça, sans vraiment avoir de but quand il croisa un petit groupe de touristes japonais. Ha, qu’est-ce qu’il pouvait pas les voir ceux-là avec leur appareil photo au cou, leur langage bizarre et en plus ils dévalisaient tout dès qu’ils allaient quelque part. il décida donc de les suivre. Il ne savait pas encore ce qu’ils allait faire d’eux.

Il se rendit soudainement compte qu'il se trouvait devant le musée. Étonné, il regarda sa montre, il était déjà 20 heure. Il se demanda comment ça se faisait que le musée était encore ouverte. il décida de rentrer et de suivre le petit groupe de touriste. Il se retrouva dans une pièce rempli de tableaux, dont un représentant Dracula. Il rigola intérieurement. Combien y avait-il de chance que ses japonais photographient se tableau tout en ayant un vampire derrière eux? Il entendit des talons claqué sur le sol avant de voir la jeune demoiselle. Il se tourna vers elle et il remarqua qu'elle avait le temps autant pâle que lui. ça devait certainement être aussi un vampire, à moins qu'elle passa tout son temps dans le musée. Il alla vers elle, tranquillement, pour ne pas éveiller les soupçons des gens présents. « Bonjour Mademoiselle ». Il lui fit un sourire charmeur. « Non pas trop. Ils sont trop maigres et n'ont pas grand-chose dans la tête ... Mais vous par contre ... » Il laissa sa phrase en suspens et la regarda, passant sa langue sur ses dents.

Le vampire typique à première vue. Un égo aussi énorme que la pièce et ayant peu d’estime de l’autre. Tout ceci camouflé sous un physique avantageux. Cette chance d’avoir été transformé pendant l’âge prodigue. Un vampire ayant aucune conscience en faisant ses courses dans un lieu public. Oui, les humains étaient à la même échelle que les céréales à ce niveau. Je lui donnais moins de cent ans pour ce manque de professionnalisme. Ajoutez la séduction dans les ingrédients et on obtenait le stéréotype de notre race. Ces vampires, je les avais croisé pendant des siècles grâce aux proches d’Ezio. C’était simple de les manier. Sa dernière remarque était directe. « Vous ne perdez pas de temps. » Dis-je, amusée sous cet effet de surprise. La drague dans un musée me semblait si improbable. Enfin, si on pouvait appeler cette méthode ainsi. Je le fixais avec un sourire en coin. Une légère observation du jeune homme en ne cachant pas mon indiscrétion. Nous étions des vampires, nous avions rien à perdre. Mon action fut coupée par la guide qui mena le groupe dans une autre pièce. Puis me vint une idée. « Une seule condition » Un pas en avant pour se rapprocher de l’inconnu. Le dressage commença à cet instant. Je n’oubliais pas les caméras de surveillance. Autant utiliser notre faculté de rapidité pour ne pas être repéré. La main gauche attrapa son bras pour le mener dans un endroit de la salle qui ne passait pas à l’écran. Le blond se retrouvait plaqué contre le mur. Mon corps se collait au sien, un peu plus chaque seconde écoulée. « Vous toucherez à personne dans ses locaux. Pas ce soir. Ni demain. Jamais. » Ces mots avaient été dit très lentement alors qu’une main se chargeait d’ouvrir la veste noire de l’homme. Comme vampire, il y avait pire.. Mon âge en apparence. Des cheveux blonds qui allaient à la perfection avec notre teint. Des yeux très clairs. Et puis, son corps avait l’air pas mal, fallait bien l’avouer. « Est-ce que cela vous convient ? Mon bureau se trouve à côté.. » Pour obtenir d’un vampire, il fallait user de son charme. Une voix sensuelle et le regard plongé dans le sien. Si je pouvais retirer un de ses monstres de mon musée de cette manière, je le ferais. Peu importe les conséquences. Ezio ne serait surement pas de cet avis mais, je m’en moquais à cet instant précis. En attendant une réponse de sa part, mes mains se promenaient minutieusement sous son t-shirt. S’il y avait un refus, au moins j’en aurais profité quinze secondes.

Ethan ne vu rien venir. En l’espace d’une seconde et n’ayant même pas le temps de lui répondre il se retrouva plaqué contre le mur, la jeune demoiselle tout prêt de lui. Sous l’effet de surprise, il ne fut rien dire d’autre qu’un simple « Hey ». Il essaya de reprendre ses esprits. Tout ce qu’il savait pour l’instant ce qu’il avait vu juste. C’était bien une vampire, sinon il aurait pas été plaqué au mur aussi rapidement. « Et c’est moi qui suis direct ? » Il sourit la fixant droit dans les yeux et arqua un sourcil. « Vous parlez de quoi là ? Je ne faisais que contempler vos magnifiques tableaux voyons ». Mon dieu. Il était en train de vivre un supplice. Normalement ça ne se passait jamais comme ça avec lui. C’était plutôt un dominant et non un soumis, mais pour l’instant, toujours choqué de la réaction de Lorelei il ne réussit pas à se libérer de son emprise. Il essayait pourtant, essayant de gigoter dans tous les sens. Sa fierté en prenait un sacré coup.

La jeune femme se collait de plus en plus à lui. Ce n’était pas bon ça, pas pour lui en tout cas. « On se calme ! ». Mais il ne pouvait toujours rien faire. Pendant un instant il maudit le fait d’être un vampire. Enfin pas exactement. Il maudit surtout que dû au fait que c’était un vampire il ne ressentait plus aucun goût de nourriture ni d’alcool, ça se transformait en goût cendrée, mais par contre, le désir, ça, c’était toujours le même. Et là voilà maintenant qu’elle ouvrit sa veste et passait sa main sous son t-shirt. Il frissonna et se mordit la lèvre. Pendant quelques secondes il voulait se laisser aller, se montrer faible pour une fois, après tout, c’était une faiblesse tout à fait normale pour un homme, mais c’en était pas un, c’était un vampire. « Non. Cela ne me convient pas ». Effectivement, ça ne le convenait pas. Il n’aimait pas être soumis, bloqué. En temps normal c’est lui qui décidait avec qui, dans quel endroit et comment ça se passait. Bien sûr il n’aurait pas dit non d’aller dans le bureau, mais pas si c’est elle qui le veux, ce sera quand lui le décidera, même si ça ne devrait jamais se faire. Si ça tendait qu’à lui, ça ne le dérangerai pas de l’emmener chez lui et l’attacher sur sa croix de tortures, normalement réservée à ses victimes, sauf que là ce ne serait pas pour la même raison. Il repensa fugitivement au livre qu’il lisait tout à l’heure. Il se remordit la lèvre en pensant à ça, fermant légèrement les yeux. Mon dieu. C’était insupportable. Tout à coup il revint à lui. Il réussit à se débloquer du mur et aussi vite que celle-ci l’avait plaqué il en fit de même. A la seule différence que, avec une de ses mains, il réussit à prendre celles de la jeune fille et les lui tenir sur sa tête, fermement, pour pas qu’elle retourne de nouveau la situation en sa faveur. Il se colla aussi à elle comme elle l’avait fait et lui caressa lentement le bas du dos, passant de temps en temps un doigt sur ses fesses. « Hé maintenant, tu vas faire quoi ? » Il lui souriait en la regardant droit dans les yeux.