[poisoned soul]

Une vieille connaissance
Logan ft. Sárika  

Enfin, la lune monte dans le ciel, le soleil lui cède sa place. Elle peut sortir, elle n’est plus confinée à l’enfermement, elle peut sortir, respirer l’air frais, revivre. Elle sent la soif qui appuie sur sa gorge, qui l’incite à trouver une nouvelle victime, un nouvel humain sur qui elle pourra poser les lèvres, enfoncer les crocs. Les ténèbres recouvrent la ville qui est terriblement déserte, quelques passants par ici et par là. Rien ne l’attire, rien ne l’interpelle, pas même le sang chaud qui coule dans les veines de ces quelques humains. Deux filles de joie, un groupe d’adolescent, une femme à la démarche trainante. La soif continue de l’envahir, mais Sárika, elle n’est pas moins difficile que de coutume. Elle ne se nourrit pas de n’importe quel être, elle choisit ceux qui sauront pleinement la satisfaire et elle ne s’attaque qu’aux solitaires. Elle arpente tranquillement les ruelles, pas seulement à la recherche d’une proie, mais en quête de quiétude. Sárika, elle aime se balader seule, âme errante, solitaire, mais personne pour satisfaire ses besoins. Finalement, elle entend la forêt qui l’appelle, le besoin d’être en symbiose avec la nature, la verdure.

Rapidement, elle y arrive et les battements d’un cœur résonnent à ses oreilles. Elle se braque, peut entendre le sang qui coule dans les veines de l’humain. Ses instincts animales prennent le dessus, la femme laisse place au prédateur. Elle hume l’air, sent son odeur alléchante. En moins d’une, la créature se retrouve face à deux hommes. Elle s’arrête soudainement, les regardes, constate qu’elle a été démasquée. Ses yeux parcourent durant un court moment celui dont le cœur bat à cent mille à l’heure, la victime, la proie puis ils se posent sur l’autre homme dont l’odeur lui semble maintenant familière. Elle le reconnait aussitôt, ses sourcils se froncent. « Daemonfeuer ? » Deux siècles qu’elle n’a pas revu ce visage égaré, ce visage maltraité. Deux siècles que Toma et elle ont essayés de le rescaper, deux siècles qu’ils ont complètement échoués à la mission qu’ils s’étaient donnée. Son regard passe de lui à l’humain, alors qu’elle reste aussi immobile qu’une statue de pierre. Elle ne s’attendait pas à le revoir, même qu’elle s’est à de nombreuses fois imaginée qu’il devait être mort aujourd’hui, mais elle constate qu’il est aussi vivant qu’elle l’est elle-même.