Le travail, c'est le refuge des gens qui n'ont rien de mieux à faire.
Aladár Kardos
poisoned soul + drink from the cup of life
poisoned soul
√ Messages : 128 √ Date d'inscription : 23/08/2015
Sujet: Le travail, c'est le refuge des gens qui n'ont rien de mieux à faire. Lun 31 Aoû - 13:34
Le travail, c'est le refuge des gens qui n'ont rien de mieux à faire.
(oscar wilde) ▽ Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles.
La nuit venait enfin de tomber quand je décidais de sortir de la grotte où j'y avais tant de souvenir. Ne plus pouvoir les partager avec la personne qui a sacrifié sa vie pour laisser la vôtre indemne était insupportable. Chaque nuit, je tentais tant bien que mal de me sortir de cette malédiction qui me collait à la peau, sortant au grand jour ou plutôt la nuit, face aux mortels. C'était la pleine lune. Sa luminosité était des plus puissantes ce soir-là. Elle avait profité de son frère soleil pour se teinter d'une couleur orangé, comme pour se réchauffer avant d'entrer dans l'obscurité totale de la nuit, de se laisser refroidir et d'opter pour sa couleur aussi pâle que la mienne. Admirant quelques minutes ce spectacle, je finis par enfourcher ma bécane qui était devenue à présent ma seule amie, son moteur vrombissait vers les lumières de la ville. Pour toute vérité, c'était une de ces nuits où seul mon envie me conduirait là où il le désirait. Et ce fut le bar Romkocsma. De toute manière, je n'avais plus rien à perdre. Me garant derrière le bâtiment, je prenais soin de faire en sorte que ma moto reste la plus près possible de la sortie en cas de pépin, sans pour autant qu'elle soit gênante pour ceux qui désireraient fumer. Prenant le strict nécessaire, c'est-à-dire micro et guitare, je me préparais vite fait bien fait en coulisses, jusqu'à débarquer sur scène. Le choix de la chanson était totalement choisi au feeling. Ce soir-là, ce ne fut pas celle que j'avais pour habitude de composer mais une de ses chansons qu'on entendait dernièrement à la radio. L'envie de faire compliqué n'était pas dans mes humeurs, je m'en tenais aux choses simples. C'est vrai, comme disait certain, pourquoi faire compliqué quand on peut faire plus simple ? Même si ce que j'avais pour habitude d'écrire venait de moi, j'avais tellement changé les phrases de sens ou les avaient écrits différemment que je m'y perdais moi-même. De toute manière, je ne recherchais pas la célébrité car à présent, je ne pouvais tout simplement pas. Vivre la nuit était une contrainte, je ne pouvais pas prendre le risque de me faire repérer, surtout avec les chasseurs qui étaient toujours à ma poursuite. Fuir semblait être désormais ma seule option mais chanter, me permettait d'évacuer. Cela me ramenait quelques minutes à ma vie humaine, je me sentais revivre, comme avant, avec la faculté de ne jamais vieillir et de ne jamais mourir. Mais ce n'était qu'un détail, pas vrai ? À partir du moment où on se sent de nouveau ce qu'on était, le reste importe peu, jusqu'à qu'il vous retombe dessus, tel un fardeau qu'on n'avait jamais désiré. Une fois terminé et après quelques applaudissements ici ou là, je cédais la place aux artistes suivants. Ne leur adressant qu'un simple et léger sourire, je m'éclipsais dans la foule, m'asseyant le plus loin possible de la scène. Dans mon coin reculé, je pouvais assister à tout ce qui se passait dans le bar, sans en manquer une miette. Sortant un crayon et une feuille, je me remettais à la seule chose que je savais faire, composer. Composer pour oublier et me rappeler. Oui les deux à la fois. Oublier dans le sens qu'être vampire n'était pas dans mes ambitions et me rappeler, que la seule chose qui me motivait jusqu'à présent, c'était la musique. Encore une fois, je me coupais du monde qui m'entourait, me plongeant dans ma rédaction, dans mon propre univers, oubliant tout ce qui se trouvait autour de moi.
(c) AMIANTE
Le travail, c'est le refuge des gens qui n'ont rien de mieux à faire.