Ce matin-là, dès mon arrivée au bureau, mon patron, le procureur, m’avait convoqué dans son bureau, pour soi-disant, selon lui, une affaire très importante. Comme si je n’en avais déjà pas assez comme ça. Mon bureau croulait sous les dossiers importants que je devais traiter, mais la journée ne comptant que vingt-quatre heures, je ne pouvais pas tout gérer et je n’étais pas une machine non plus. Je soupirais et allait me faire un café, avant de le rejoindre et m’installai sur la chaise en face de lui, tenant le breuvage fumant dans ma main. Je l’écoutais m’expliquer son problème, patiemment, buvant de temps en temps mon café. Je gardais un visage neutre, après tout c’était mon patron, mais au fond de moi je bouillonnais. Il m’expliqua qu’il avait fixé un rendez-vous, cet après-midi même, avec une certaine Leonóra Keresztély, suspectée pour certains délits. Et il m’avait désigné comme étant son avocat. Merci de m’avoir averti à l’avance. A la fin de la petite réunion, toujours ne montrant aucune réaction, je sortis de son bureau pour aller me faire une petite pause. J’en avais bien besoin. Je sortis par l’arrière du bâtiment et je m’allumais une cigarette, m’appuyant contre le mur derrière moi. Je fulminais intérieurement et j’avais besoin de me calmer. A ce que j’avais compris, la demoiselle avait été accusée de plusieurs délits par des gens faisant partie de l’orchestre philarmonique de la ville, pour des faits datant d’il y a quatre ans en arrière. Je soupçonnais fortement, connaissant un des membres – un vieil ami de mon père – qu’ils avaient certainement dû grassement payer mon patron pour construire un dossier sans aucune preuve valable. Ces gens lé étaient pétés de thunes et ils se croyaient tout permis. Malgré le fait que je devais rester impartial et neutre, je ne voulais pas accusé la jeune femme. Mais avant de me laisser emporter par mes émotions, ma rage, je lui laissais quand même une chance. J’allais la rencontré comme il me l’avait demandé et j’allais mettre les choses au point avec lui. Tant pis si le patron ne sera pas d’accord. Après tout, ce n’était pas très légal ce qu’il venait de faire, alors pourquoi pas lui rendre la pareille ? M’étant un peu calmé, j’écrasais ma cigarette et je la jetai dans le cendrier, à l’entrée et retournai dans mon bureau. Mettant sur le côté les dossiers posés devant moi, j’en sortis un nouveau ou j’écrivis le nom de la jeune femme et le posai à côté de moi et je fis la même chose dans un dossier sur mon ordinateur. J’espérais que cette affaire sera vite réglée, car pour moi, elle était totalement inutile et secondaire. Midi arriva plus vite que prévu et je partis magner, même si la faim n’était pas au rendez-vous. Je m’achetais juste un simple sandwich et retournai dans mon bureau, je n’avais pas envie de rester avec mes collègues. Je pris quelques morses par-ci par-là, et, n’arrivant vraiment pas à magner, je jetai le sandwich à la poubelle. Mlle Keresztély avait rendez-vous avec moi à treize heures trente. J’avais encore une heure devant moi. J’en profitais donc pour sortir, prendre l’air, fumer, et réfléchir à tout ça et à d’autres choses.
Une demi-heure avant le rendez-vous, je remontais dans mon bureau, fis un peu d’ordre, tant bien que mal, et me préparait à sa venue. Je laissais la porte de mon bureau ouverte, pour que je puisse la voir arriver et dès que j’entendis l’ascenseur s’’ouvrir à mon étage, je me levai, j’époussetai ma veste et je l’attendis sur le pas de la porte, me forçant à sourire. Après tout, ce n’était pas de sa faute et j’imaginais qu’elle ne devait pas être très contente d’être dans cette situation.
Leonóra Keresztély
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Sujet: Re: Meeting with the law {ft. Leonóra Jeu 18 Juin - 13:41
James Batthyány
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Sujet: Re: Meeting with the law {ft. Leonóra Mar 23 Juin - 10:14
Je l’attendais patiemment devant la porte mais ne la voyant pas arriver je retournais vers mon bureau et je m’assis, j’avais encore quelques mails à traiter et je profitais donc de cet instant pour le faire. Une voix féminine retentit soudain et je levais la tête vers la source. Une jeune fille se tenait là, dans l’embrasure de la porte. J’hochais la tête. « Oui, c’est bien moi. Entrez entrez et prenez seulement place », lui répondis-je en lui désignant deux chaises installés devant mon bureau. Je mis de côté la paperasse en attenant qu’elle vienne s’assoir en face de moi. Je n’étais peut-être pas psychologue, mais ça se voyait comme le nez au milieu du visage qu’elle n’était pas du tout à l’aise. Je pris un bloc-notes devant moi et j’y posais mon style Mont Blanc. Je faisais partie de ces avocats de la vieille école qui préfèrent encore tout noter sur papier, à la main et ensuite tout retranscrire sur l’ordinateur. « Mademoiselle Keresztély, encore désolé pour le dérangement occasionné », je m’interrompis me grattant la tête. Soupirant je pris le dessus sur moi et je la regardais. « Bon, je pense que vous savez pourquoi vous êtes ici je suppose ? », je fis une petite pause, réfléchissant à ce que le procureur m’avait dit il y a quelques heures de cela. Etant donné que je n’étais pas vraiment pour ce qu’il était en train de faire, je n’avais pas tout retenu. La veine. Je me raclais la gorge. « On vous soupçonne d’avoir saboté quelques instruments de vos chers collègues ainsi que de tentative d’empoisonnement ». Même si en réalité, mettre des laxatifs dans une boisson, n’était pas vraiment considéré comme tel, mais c’était ce que le proc’ avait dit. Quel salop celui-là. Si ça ne tenais qu’à moi, l’entretien ne durerait que 5 minutes et je la renvoyerais à ses affaires, mais je soupçonnais que mon patron nous surveillait. J’étais donc obligé de mener à terme cet entretien, en bonne et due forme. J’arrachais la première feuille de mon bloc-notes et y écrivit dessus : « Désolé pour tout cela, on m’a un peu forcé la main … » et le fit glisser vers la jeune fille, pour qu’elle comprenne que malgré la situation, j’étais plutôt de son côté à elle. Je lui souris et avant de commencer tout ce cirque, je lui demandais : « Je m’excuse, j’avais complètement oublié, vous voulez quelque chose à boire ? »
En attendant qu'elle me réponse, je me levai de ma chaise et je m'étirais, posant ma veste sur le dossier. Il faisait un peu trop chaud dans ses bureaux. Me posant dans un coin de la pièce, je regardais un moment dehors, me demandant ce que j'avais bien pu faire pour me foutre dans une situation pareille. Si seulement je pouvais prouver que le procureur était corrompu, mais ce n'était pas une tâchée aisée. Je me tournais ensuite vers la jeune demoiselle, la scrutant de la tête au pied, me disant que les faits qui lui étaient reprochés étaient complètement débiles et qu'il ne fallait pas y faire tout un plat. Ma foi, ce n'était pas moi qui choisissait. Et puis bon, ce n'était pas non plus la mort de mettre de laxatifs dans les boissons de nos collègues, qui ne l'avais jamais fait ? Même à moi ça m'était arrivé dans ma jeunesse, et ce n'est par pour autant que je me suis trouvé à la place du suspect.